
Supervision systémique augmentée
INTRODUCTION
Un premier cycle, débuté au printemps 2016 avec un groupe expérimental « tâtonnant », permit de vérifier l’intérêt des participant.e.s. Durant cette première année – avec un groupe de cinq psychothérapeutes y compris le formateur - passée à faire des allers et retours entre le génogramme de chaque participant.e et les présentations cliniques par chacun.e successivement, la consigne centrale étant de se concentrer sur nos résonances personnelles, la conclusion du groupe fut que c’était intéressant mais qu’on n’était pas allé assez loin dans la recherche des résonances du présentateur au carrefour de son histoire, de celle de la famille présentée et de celles des participants au groupe et d’autre part que l’aspect « supervision » manquait de substance. Au début, l’on travaillait sur deux situations cliniques en deux heures.
Le formateur proposa alors de donner plus de temps à ce double processus complexe en ne faisant désormais qu’une seule présentation par rencontre, avec un double objectif, celui de mettre mieux en évidence les résonances au triple niveau et d’apporter des éléments concrets, classiques d’une supervision ordinaire.
La résultante constitue la mouture présentée ci-dessous, prévue avec un groupe de cinq personnes plus le superviseur. Elle fut l’objet d’un séminaire au CEF en février 2019 et de deux articles parus en 2020 et en 2022
dans la revue Thérapie familiale (voir l'onglet Les formateurices).
PROCESSUS
1+ La présentatrice (le présentateur) reprend son génogramme et l’explicite devant le groupe en précisant certains points importants de son histoire transgénérationnelle ; elle/il évoque quelques pistes et hypothèses de fonctionnement concernant la place de chacun dans la famille/fratrie, les couples de sa famille d’origine et aussi les valeurs de ses deux familles d’origine ainsi que celles de sa famille nucléaire actuelle. Elle/il termine en donnant sa carte du monde actuelle, du moment ou essaie d’évoquer son script au sens de Byng-Hall ; elle/il est aussi invité.e à dire en quoi tout cela la/le rend bon.ne thérapeute, ce qu’elle/il pense bien réussir en général avec les patient.e.s mais aussi en quoi tout cela la/le met parfois en difficulté dans le creuset thérapeutique.
Puis elle/il enchaîne en présentant une situation clinique avec une difficulté ainsi qu’une question au groupe de supervision.
2+ Une "équipe réfléchissante" - constituée d'un-e ou deux participant-e-s restitue alors, selon l'approche narrative de Michael White, les mots et les expressions qui l'ont attirée, une image (métaphore), une résonance ainsi que ce qui l'a "transportée".
3+ Les deux autres participant.e.s (et le formateur également) font trois petits tours
pendant lesquels la présentatrice écoute, note mais ne parle pas :
3.1 Chacun.e propose « une supervision » : un renforcement de la thérapie en cours et/ou un recadrage,
une autre posture thérapeutique ou un nouveau setting ou encore une clé de lecture systémique ou tout cela à la fois…
3.2 Chacun.e propose une hypothèse ou une piste de réflexion à la présentatrice sur sa question
en lien avec son histoire personnelle et familiale.
3.3. Chacun.e dit enfin à quel endroit de son corps elle/il a ressenti cette histoire, et aussi « d’où elle/il s’exprime »,
depuis quelle place dans sa vie passée ou actuelle elle/il parle (résonances personnelles).
4+ La présentatrice (le présentateur) restitue ce qu’elle/il emporte de tous les éléments reçus du groupe, ce qui l’a touché.e, ce qui l’a questionné.e etc.
5+ Debriefing général.
Nicolas Nussbaumer, Lausanne et Corrençon, décembre 2024